Case Départ : 60 ans et toujours pas une ride !

13 Oct, 2025 | La vie en MJ

En 2025, la Maison de Jeunes Case Départ a soufflé ses 60 bougies. Un anniversaire fait de rencontres, de projets et d’engagements mais surtout le témoignage de soixante années de mobilisation quotidienne pour défendre un espace vital : un lieu où la jeunesse peut être elle-même, expérimenter, rêver et construire. Cet anniversaire s’inscrit aussi dans une aventure collective plus large : celle des Maisons de Jeunes en Belgique.

La naissance des MJ dans un contexte d’après-guerre 

Nous sommes dans les années 50. L’Europe panse encore ses plaies et une nouvelle génération explose : le Baby-Boom. Les jeunes ne sont plus seulement « des enfants en attente d’être adultes », mais une catégorie sociale à part entière. Christine Hannaert, enseignante, et Marcel Hicter, conseiller au Ministère de l’Instruction publique, tous deux figures pionnières, imaginent un lieu qui ne soit ni une école, ni une caserne, ni une paroisse. Un lieu pluraliste, ouvert à toutes et tous, sans uniforme ni contrainte, où l’on apprend la citoyenneté autrement.
C’est dans cet état d’esprit qu’ouvre la première Maison de Jeunes, dans le quartier des Marolles à Bruxelles… bientôt suivie de beaucoup d’autres partout en Belgique.

Les débuts de Case Départ à Fontaine-l’Évêque

Le 13 juillet 1965, Jacques Losson, Président de la Fédération des Maisons de Jeunes et de la Culture Belge, officialise la création de la Maison de Jeunes locale. Elle portera successivement plusieurs noms : d’abord Maison communale de la jeunesse et des Loisirs, ensuite Ernel 65 (en référence au cours d’eau voisin et à son année de création), avant de devenir Case Départ, son appellation actuelle. Comme pour rappeler qu’ici, chaque jeune peut relancer la partie, quelle que soit sa condition sociale.

A ses débuts, la MJ s’installe rue de Leernes, sur le site du Château Marcq, qui a cédé sa place à l’actuel Co-Marché, puis déménage dans l’ancienne Maison du Peuple, rue Chaussée 65. Les premières activités se déroulent dans les caves du bâtiment où l’on retrouve encore des traces d’affiches de concerts. Après une interdiction des pompiers, les activités doivent dorénavant se concentrer au rez-de-chaussée, sous les pieds de la concierge qui, à l’époque, logeait au premier étage.

Depuis ses origines, Case Départ propose de nombreux ateliers créatifs et sportifs, des projets culturels, des animations variées et même des voyages à l’étranger.
Mais derrière ces projets, ce sont surtout des visages : des générations entières de jeunes qui ont trouvé ici un refuge, une rampe de lancement ou parfois simplement une oreille attentive.
Le conseil d’administration et les équipes d’animation successives ont toujours veillé à garder un lien fort avec le quartier et la jeunesse locale. Plusieurs présidents se sont succédé, avec une exception marquante : Nicole Wery, seule femme à avoir occupé cette fonction. Un symbole qui rappelle à quel point la parité reste encore un combat dans nos structures.

60 ans d’adaptation et de résistance

Au fil des décennies, Case Départ a évolué avec son temps : concerts et soirées dans les années 80, actions citoyennes dans les années 90, ouverture aux enjeux numériques et écologiques dans les années 2000. Ces six décennies prouvent la capacité des Maisons de Jeunes populaires à conjuguer action sociale, créativité, citoyenneté et solidarité.
Malgré les péripéties, Case Départ a toujours su fédérer des générations de jeunes et d’adultes désireux de s’impliquer dans la vie locale.

Un avenir à construire

Soixante ans plus tard, Case Départ est toujours debout. Ouverte, vivante, ancrée. Les défis à venir sont nombreux : inclusion, transition écologique, fracture numérique, inégalités sociales toujours plus criantes. Mais l’esprit fondateur est intact : offrir aux jeunes un point de départ… pour construire leur avenir et celui de la société.

Alors oui, célébrer 60 ans, c’est honorer une histoire. Mais c’est surtout rappeler une évidence : dans un monde où la jeunesse est souvent stigmatisée, infantilisée ou réduite à des statistiques, les Maisons de Jeunes sont, plus que jamais, des lieux essentiels pour accompagner les parcours de vie de nos jeunes, susciter l’engagement citoyen et créer du lien entre les générations.

Et si l’avenir doit vraiment appartenir aux jeunes, il faudra continuer de protéger ces lieux. Car une Maison de Jeunes, ça ne se décrète pas. Case Départ ça se vit, ça se construit, ça se préserve.

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